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F. Comprendre l’histogramme

F.1. La dynamique du capteur

Chaque photosite du capteur possède une plage de détection limitée (également appelée dynamique) ; c’est-à-dire qu’il n’est capable d’interpréter ni une lumière trop faible, ni une lumière trop intense:
- s’il reçoit une lumière d’intensité inférieure à sa plage dynamique, il ne détectera rien et renverra un signal nul, correspondant à l’absence totale de lumière. Le pixel correspondant sera "absolument noir"
- s’il reçoit une lumière d’intensité supérieure à sa plage dynamique, il sera saturé et renverra un signal maximum, correspondant au blanc pur. Le pixel correspondant sera "absolument blanc"…
Techniquement, l’un des enjeux en photographie numérique est donc de faire en sorte qu’aucun photosite ne soit ni "ébloui", ni "aveuglé".

F.2. L’histogramme, qu’est-ce que c’est ?

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L’histogramme est un élément majeur dans l’analyse technique d’une photographie. Il représente, sous forme graphique, comment les pixels se répartissent entre l’absence de lumière : le noir (à gauche : niveau 0 ou plutôt 00000000), et la saturation : le blanc (à droite : niveau 255 ou plutôt 11111111).
Dans cet exemple, on observe qu’un nombre important de pixels affichent une intensité autour de 75 % de l’intensité maximale. Certains APN affichent les histogrammes correspondant à chacune des trois composantes R, V et B ou une superposition des trois. L’allure de l’histogramme va nous donner de précieuses informations sur l’exposition, le contraste et les dominantes de couleurs.

F.3. Qu’est-ce qu’un "bon" histogramme ?

En général, l'histogramme idéal présente une information qui s'étale parfaitement entre le noir absolu et le blanc pur. L'information est présente sur tous les niveaux et sa répartition est homogène.
L'image correspondant à cet histogramme présente donc de l'information dans les zones les plus "foncées" (appelées "basses lumières" ou "tons foncés"), mais aussi dans les zones les plus claires (appelées les "hautes lumières" ou "tons clairs"). 
De plus, l'information entre le noir et le blanc est régulière : l'exposition est idéale.

histo ideal

Attention : toutes les photos n’ont pas forcément un histogramme idéal. Certaines scènes ont une répartition de lumière atypique, que l’on retrouvera naturellement sur l’histogramme.

F.4. Qu’est-ce qu’un "mauvais" histogramme ?

F.4.a. Cas d'une image sous-exposée

Sur la photo : les ombres sont trop noires ; on dit qu’elles sont "bouchées". On distingue peu de détail dans les parties éclairées. Sur l’histogramme : la partie droite, qui correspond aux hautes lumières, n’indique aucun signal. À gauche, de très nombreux pixels affichent très peu ou pas de lumière. L’histogramme se prolonge en réalité en deçà de la limite de l’intensité minimale, mais c’est une information perdue.

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F.4.b. Cas d'une image surexposée

Sur la photo : de grandes zones sont totalement blanches ; plus aucun détail n’y est visible (nuages, chemin,…) ; on dit que ces zones sont "brûlées". Sur l’histogramme : la partie droite de l’histogramme indique que de très nombreux pixels affichent une intensité trop grande (saturation). L’histogramme se prolonge au-delà de la limite de l’intensité maximale, mais c’est une information perdue.

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F.4.c. Cas d'une image manquant de contraste

Sur la photo : Les couleurs sont ternes, délavées, trop "douces". L’image manque de dynamique. Sur l’histogramme : les signaux ne s’étalent pas du noir au blanc, mais seulement sur une partie de la plage dynamique de l’APN.

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F.4.d. Cas d'une image trop contrastée

Sur la photo : l’image manque de nuances. La lumière est trop "dure". Certaines zones sont "brûlées", d’autres sont "bouchées". Sur l’histogramme : les signaux s’étalent sur toute la plage dynamique, mais il apparaît un effet de "peigne", qui traduit une perte répartie de l’information.

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