Vers paragraphe C
Retour au sommaire

D. Prendre une photo

Créer une photo demande un temps de réflexion (qu’on n’a pas toujours !). Avec l’habitude, ce temps se réduira et le plaisir créatif grandira.

D.1. Comment choisir son cadrage ?

Voici quelques règles très simples qui méritent bien entendu d’être approfondies :

1. Placer les éléments importants sur les points chauds et utiliser les lignes des tiers :   
2. Adapter le sens du cadrage à celui du sujet.   
3. Excentrer le sujet.
4. Placer de l'espace devant votre sujet.
5. Placer de l’espace dans la direction du regard ou dans la direction du mouvement.
6. Retenir que tout ce qui n’est pas le sujet gagnera en général et si possible à ne pas être dans le cadre.
7. Bien apprendre ces règles pour mieux les transgresser : être créatif !

D.2. Comment choisir ses réglages ?

Photographier en mode automatique a beaucoup d'avantages : c'est simple et rapide, et la photo est techniquement réussie dans la plupart des cas. L'appareil prend en charge tous les réglages pour délivrer une photo correctement exposée, ne laissant au photographe "que" la responsabilité du cadrage. Alors, pourquoi ne pas s'en contenter ? Pour laisser libre court à la créativité du photographe : choisir la profondeur de champ pour faire ressortir un sujet de l’arrière plan, suggérer un mouvement par un filé ou encore figer un mouvement rapide.

D.2.a. Gérer la profondeur de champ : mode d’emploi

Régler la sensibilité au minimum (100 ou 200 ISO) pour obtenir la meilleure qualité d’image.

Choisir le mode A (ou Av) et régler l’ouverture avec la molette prévue à cet effet :
- grande ouverture pour isoler le sujet (pas forcément la pleine ouverture qui n’offre souvent pas le meilleur piqué). C’est typiquement le choix que l’on fera pour du portrait : f/2 à f/4 ;
- petite ouverture pour obtenir une grande plage de netteté (éviter de trop fermer pour éviter la diffraction : cf. B.2.). C’est typiquement le choix que l’on fera pour des paysages : f/8 à f/11.

Lire dans le viseur le temps d’exposition choisi par l’APN. Ce temps devra être suffisant pour éviter que les mouvements du photographe n’entraînent un flou de bougé. La "vitesse" doit être au moins égale à l’inverse de la focale équivalente.                   

Exemple : à une focale f = 70 mm (focale équivalente 105 mm), on prendra une "vitesse" d’au moins 1/100 s, c’est-à-dire 1/125 s ou 1/250 s. Si cette règle est vérifiée : on peut prendre la photo ! Si ce n’est pas le cas, on doit augmenter la "vitesse" (diminuer le temps d’exposition) :
- d’abord en ouvrant davantage le diaphragme ; - puis en augmentant la sensibilité (sans excès pour ne pas trop détériorer l’image) ;
- et enfin en utilisant le flash, qui apportera la lumière manquante.

On voit là tout l’intérêt de disposer d’objectifs "lumineux", c’est-à-dire de grande ouverture maximale, lorsque la lumière vient à manquer. Cela évite la montée en sensibilité et donc l’apparition du bruit.

D.2.b. Gérer la "vitesse" : mode d’emploi

Régler la sensibilité au minimum (100 ou 200 ISO) pour obtenir la meilleure qualité d’image.

Choisir le mode S (ou Tv) et régler le temps d’exposition avec la molette prévue à cet effet :   
- grande "vitesse" (1/500 s au moins) pour figer un sujet en mouvement rapide ;
- petite "vitesse"pour enregistrer le mouvement sous forme d’un filé (ou traînée). Dans ce cas, l’usage du trépied est généralement nécessaire pour éviter le flou de bougé. (cf. D.4.

Vérifier dans le viseur que l’ouverture déterminée par l’APN pour obtenir la bonne exposition n’est ni trop grande ni trop petite pour conserver une bonne qualité d’image. Si la quantité de lumière est trop faible, l’APN l’indiquera et il faudra ouvrir davantage ou augmenter la sensibilité. Pour cette raison, on qualifie parfois de "rapides" les objectifs très lumineux, qui permettent d’atteindre de plus grandes "vitesses". Si la quantité de lumière est trop importante, l’APN l’indiquera et il faudra fermer davantage ou encore ajouter un filtre devant l’objectif pour atténuer la lumière entrante.

D.2.c. Gérer le temps d’exposition et l’ouverture : mode d’emploi

L’intérêt au quotidien du mode manuel est assez limité. Il se justifie lorsqu’on utilise un flash externe (le flash intégré a son intérêt, mais donne souvent des résultats décevants en faible lumière) ou que l’on travaille en studio. Dans ce cas, le photographe dispose d’une liberté quasi totale. On choisit l’ouverture et le temps d’exposition et le flash émet la lumière nécessaire pour illuminer la scène conformément au couple temps d’exposition/ouverture choisi. Évidemment la puissance du flash constitue une limite à cette pratique.

D.3. Quand et comment utiliser le flash ?

Le flash permet d’apporter un complément de lumière à la scène. Sa puissance est donnée par le nombre guide (NG), qui permet de déterminer sa portée P :

formuleflash

D.3.a. Quand la lumière manque…

C’est une évidence : si la lumière manque, le flash peut être une solution.

Attention cependant : on gagnera généralement à éviter d’utiliser le flash intégré, qui ne donne pas des lumières très naturelles. Penser d’abord à ouvrir le diaphragme et à monter en sensibilité dans la limite du raisonnable pour conserver autant que possible l’ambiance de la scène.

Quelques remarques :
- Éviter d’utiliser le flash en face d’une surface réfléchissante (vitres, miroirs,…) ;
- Éviter d’utiliser le flash lorsque le sujet est proche d’un mur : l’ombre portée, créée par le flash, sera très disgracieuse ;        
- S’éloigner autant que possible du sujet et compenser en choisissant une focale plus importante. La lumière du flash sera ainsi plus douce et plus homogène.
- Un flash externe orientable (flash cobra) permet une bien meilleure gestion de la lumière et ouvre beaucoup d’autres perspectives, que nous n’envisagerons pas ici.

D.3.b. Quand il y a trop de lumière…

Cela peut paraître paradoxal, mais le flash sera très utile lorsque la lumière est très "dure" (par exemple à midi en été). Dans ce cas, le contraste entre les zones d’ombre et les zones éclairées est très important. La mesure de l’exposition se fait alors sur les hautes lumières et les ombres vont paraître très noires : on ne distinguera pas, par exemple, les yeux d’un sujet portant un chapeau.

L’émission d’un éclair va permettre d’éclaircir les ombres et ainsi de leur redonner de la texture. L’impact du flash sur les zones déjà très lumineuses sera négligeable.

En pratique avec le flash intégré :
- se placer en mode priorité "vitesse" (S ou TV) ;
- sortir le flash pour imposer son utilisation ;
- réduire éventuellement l’intensité du flash (généralement autour de -1 EV selon l’effet souhaité) ;
- choisir le temps d’exposition le plus court possible (généralement 1/250 s ou 1/500 s avec les flashs intégrés) ;
- vérifier éventuellement que l’ouverture choisie par l’appareil photo convient et prendre la photo.

Exemple :

Flash

D.4. Une autre solution : le trépied

Nous avons vu que le manque de lumière était souvent un problème, car on ne peut pas atteindre des "vitesses" suffisantes pour que les tremblements du photographe n’entraînent un flou de bougé.
Le trépied est LA solution à ce problème : il ne bouge pas, tremble peu et va donc permettre l’accès à des temps d’exposition très longs ("vitesses" très faibles).
Certes un peu encombrant, il élargit considérablement le champ des possibilités créatives de l’appareil photo. Avec un temps de pose de plusieurs secondes, on pourra par exemple "dessiner" avec de la lumière (c’est le "light painting"). Avec un temps de pose de plusieurs minutes ou plusieurs heures, on pourra par exemple enregistrer le mouvement des étoiles …


Pose longue

Vers paragraphe E

Retour au sommaire